C’est au contact du MOF et chef de Lenôtre Guy Krenzer – de son talent et de son humilité – que Cyril Molard s’est dirigé vers la gastronomie. Autre moment phare pour ce natif des Vosges, fils de charcutier : le Claridge à Londres auprès d’Emmanuel Renaut. Ces deux rencontres décisives, en plus des précieuses techniques, lui ouvrent l’esprit. De là, le parcours se poursuit au Royal à Luxembourg. Puis, l’impulsion d’acquérir son fonds de commerce prend le dessus. « Marathonien de la cuisine » ou encore « chef patron », comme il se décrit, Cyril Molard applique une logique de progression permanente, en douceur, où tout est important, dans l’assiette comme autour. Avec le mantra de Pierre Gagnaire en permanence à l’esprit : le chef doute, évolue et modifie son menu, car à l’instar du bon gras, le doute est nécessaire en cuisine. Et peut-être le secret de ses deux étoiles Michelin. Aux abords de la forêt, après une longue route bordée d’arbres, La Langue Sourit est une belle maison de maître en pierre de taille, un cadre élégant mais surtout pas ostentatoire. Influencé par l’inspiration nordique, le chef a voulu mettre en valeur le travail de la matière dans l’ambiance générale et dans les détails. Le design des tables en métal a ainsi été confié à l’architecte d’Annecy Jacques Losserand. Même chose pour les couverts avec notamment cinquante couteaux aux manches différents réalisés par un coutelier d’art spécialement pour l’établissement.